Ca fait à peu près une semaine que je suis arrivé ici, et 4 jours que j’ai commencé à travailler, l’heure de faire un bilan de mes premières impressions sur Casablanca ! Dans toutes les villes qu’on visite, la toute première provient d’un lieu à la fois attirant et extrêmement repoussant : l’aéroport. Comme j’avais attendu environ 20 heures avant de décoller, j’étais assez excité de pouvoir marcher sur le tarmac des pistes de l’aéroport Mohammed V, et comme un touriste en manque de dépaysement, de m’étonner de tout autours de moi. Qui sont ces mecs un peu rebelles qui fument dans un espace public ? Et qui sont ces gens qui se mettent à pleurer en en voyant arriver d’autre, les bras pleins de sacs, à la sortie du terminal ? Normalement, c’est tout l’inverse ! On fume dehors, et on pleur quand on s’en va ! Puis, on se dit qu’il vaut peut être mieux quitter son point de vue de touriste et prendre les choses comme elles sont. Comme j’ai ensuite attendu 12 heures dans le hall de l’aéroport, l’excitation s’est peu à peu transformée en ennui, en dépitement ( word me dit que ce mot n’existe pas, mais je crois que si ), puis en énervement. Un genre d’ascenseur émotionnel !
Après avoir tenté l’extérieur, pour ne manquer aucune miette du soleil, qui a 8 heure brille déjà pas mal, je me suis rabattu sur un petit coin au frais, dans le hall d’arrivé du terminal 2, une aile flambant neuve de l’aéroport, qui utilise l’énergie solaire et qui fait plus penser à un aéroport anglais que marocain. Il va falloir que j’arrête de m’étonner !
L’avantage des halls d’arrivée, c’est qu’on voit du monde. L’inconvénient c’est que les larmes des retrouvailles créent un petit sentiment d’injustice. J’ai donc décidé d’observer les gens, qui se découpent grosso-modo en 5 catégories : les RME ( ça c’est un terme que je vais pas mal entendre ! ), ou Marocain Résident à l’Etranger, des familles qui vivent en Europe et qui sont considérées comme les gens qui les accueillent comme des quasi extraterrestres ( les larmes c’est souvent eux ) ; les islamistes, barbus, méfiants, et qui tiennent comme par une laisse invisible, leur femme, invisible elle aussi, 3 mètres derrières ; les touristes un peu pommés et en quête d’aventure ( ici, c’est les vol secs ou low-cost qui arrivent, qui transportent ceux qui refusent les voyages organisés ) ; des hommes d’affaires de toutes nationalités, un peu pressés et qui parlent aux chauffeurs de taxi qui les attendent comme des merdes… Une seule constante chez tous ceux là ( sauf les derniers qui n’ont pas le temps ) : les enfants ! Un peu comme les vaches en Inde, les enfants ici sont sacrés, et c’est généralement eux qui ont droit à toutes les attentions. Certains sont marrants, d’autres carrément insupportables : leurs mères sont généralement complètement impuissantes, et leurs pères s’en amusent.
Au final, c’est plutôt intéressant d’observer tout ça, c’est comme un genre d’acclimatation en douceur. Je ne suis pas sur que la transition soit si brutale que ça ( le terminal flambant neuf, les enfants, les hommes d’affaires créent comme un sentiment de déjà vu ), mais l’aéroport n’est souvent qu’une porte d’entrée, et quand on réfléchi en mode « aéroport », les gens sont toujours étranges, voire étrangers.