Rebelote, ce week end je fuis encore une fois Casa pour aller faire un tour à Kenitra, histoire de me ressourcer en « air pur » et en « calme » ( tout est toujours relatif ici).
Le train est complètement plein à craquer, tous les compartiments sont pleins, et certains qui ont décidé de dormir prennent 3 places à eux tout seul. Je remonte donc deux voitures en me frayant un chemin dans le couloir de 40 cm de large, en sautant au dessus des valises et des enfants, et j’arrive dans un endroit beaucoup plus calme, et apparemment rempli de français : la 1ère classe. Malheureusement pour moi, j’ai pris un billet en 2ème ! Je décide d’y aller au bluff, et je prépare une réponse niaise à faire au contrôleur : par exemple « Je n’avais pas compris que le 1 voulait dire 1ère classe », ou bien « Ahh bon, ici c’est différent de l’autre voiture » ? Ca n’a pas manqué, parce que 10 minutes après j’étais viré de mon fauteuil confortable, pour retourner affronter le monde dans le couloir.
C’est pas plus mal au final, parce que alors que je cheminais difficilement vers une place qui m’attendais surement à l’autre bout du train, quelqu’un m’interpelle. « Belgique, France ? ». Je me retourne, et je lui dis ( en ayant peur de ne pas le reconnaitre, parce sa tête me dit quelque chose quand même ! ) « Pourquoi, j’ai une tête de belge » ? Il faut que je précise qu’après « tu chantes comme Bono », c’est le plus beau compliment qu’on puisse me faire. Je réponds donc que non, et la conversation s’engage : non, je ne suis pas belge, mais comme je viens de Lille, je suis un peu voisin de la Belgique. Ils s’appellent Younes et Zacharia, et viennent de Bruxelles : des belges d’origine marocaine, très sympathiques, et avec qui je passe tout le temps du voyage, coincé entre des valises et le charriot du bar. En réalité ( la précision est de taille et changera la face de la discussion ), ils ne viennent pas de Bruxelles même, mais d’Anderlecq… A la seconde où ils prononcent ce mot, une moustache en forme de « n » et des grosses lunettes apparaissent sur leurs visages : directeur NCS manager des abattoirs d’Anderlecq, Monsieur Faucamps plus exactement… Et oui, ils viennent de la ville où a été tourné un des plus grands films du monde : Dikkenek. Intérieurement, je jubile : 3000 km et 1h30 de train pour tomber sur 2 belges qui viennent d’Anderlecq et qui eux aussi connaissent toutes les répliques du film ! On se lance donc dans un concours, avant de comparer nos sketchs préférés. En plus, comme ils ont pris la même compagnie que moi ( Jet 4 You ), et qu’ils ont eu, eux aussi, de petits problèmes pour arriver, on a pas mal de sujets de conversations…
J’arrive donc à Kenitra 1h30 plus tard, après avoir bien ri, et bien discuté, et en n’en revenant toujours pas de faire 3000 kilomètres pour tomber sur des belges. Une autre surprise de taille m’attend à l’arrivée : Annas qui vient me chercher en voiture ( je m’accroche, parce que mon dernier souvenir de rodéo à Kenitra m’a laissé des marques ), et me propose de faire un petit tour. On s’arrête devant un hôtel, qui est censé me rappeler quelque chose. Un rapport avec l’épisode du train que je m’empresse de lui raconter. Mais j’ai beau me concentrer, ça ne vient toujours pas. Dans un film ? Oui ! Connu ? Oui ! En réalité, il s’avère que cet hôtel est celui ou a été tourné OSS 117 ! Trop fort ! C’est vrai que maintenant, ça me dit quelque chose ! Je ne me rappelle plus de son nom, et comme d’habitude je n’ai pas mon appareil photo sur moi. Je reviendrai, c’est décidé ! « Vous voulez pas boire un verre avant ? »
C’est pas tout, mais l’heure tourne, et comme on doit aller à Rabat, il faudrait qu’on se dépêche. C’était sans compter sur la télé, et quand je dis la télé, je ne veux pas dire 2M, mais France 2 ! On arrive en pleine fin d’Etape du Tour de France, qui nous retardera encore d’une heure et demi, et on reste scotché devant le sprint gagné par un anglais ( c’est déjà ça ! ). On arrive donc à Rabat à 18h30 ( ce qui reste malgré tout un exploit ), et on y passe la soirée, qui sera bonne malgré tout !
Le lendemain est digne de la veille. Au programme initialement : « on va à la plage tôt, comme ça on en profite, et à 5heures maxi, on repart à Casa ! ». Tout ça me plait assez, plage étant synonyme de sieste et de bronzage… A 11h30, on attend toujours que Najib ( avec qui j’ai eu une discussion « animée » sur les religions la veille ) se reveille. Du coup il est l’heure de manger, puis de se reposer, puis de regarder la télé, puis de préparer sa valise, puis de passer à la téléboutique pour recharger son portable… Puis d’aller à la plage.. à 16 heures ! Le soleil brille encore, mais pas de risques de brulures atroce ! Je rentabilise le peu de temps qu’il nous reste…
On reprend la route à 21 heures ( « On se dépêche aujourd’hui, à 17 heures maximum on est parti ! » Ouais…), il fait déjà noir, et j’en profite pour dormir un peu dans la voiture, ce que je n’ai pas eu beaucoup le temps de faire ce week end. Je suis réveillé par un ralentissement soudain sur l’autoroute : un accident sur la bande d’arrêt d’urgence. En regardant par la fenêtre, je vois un Kangoo explosé sur la barrière de sécurité, tout le coffre vidé sur la route, et des pompiers qui essayent de désincarcérer quelque chose.. « Quelque chose », car en l’occurrence, c’est un mouton qui est coincé dans la voiture ! Un deuxième se ballade tranquillement sur la bande d’arrêt d’urgence.. Et oui, « c’est çaaaah le (Ma)rock ! ».