Je suis arrivé à Casablanca sans savoir exactement où j’allais loger, et c’est grâce aux contacts d’Andélis que trouvé Anass, un marocain qui fait ses études à l’Esc Toulouse et qui comme moi, fait son stage ici. Ca fait un mois qu’il cherche un appart, et s’est donc rabattu sur la coloc, faute de trouver quelque chose de correct à un prix correct. J’avais donc rendez vous avec lui, sans le connaître, pour aller visiter un appart qu’un agent immobilier lui avait proposer. Je dois juste revenir quelque minutes sur la notion d’agent immobilier… L’agent en question est un gars qui passe sa vie dans un café, censé être à la fois son lieu de travail et de rendez vous. On arrive donc dans ce café, où effectivement, un gars qui à l’air d’être un habitué est assis, et regarde dans le vide. Il ne nous sert pas la main, et continue de regarder droit devant lui pendant qu’Anass lui parle. La scène me fait penser à un rendez vous entre agents secrets qui s’échangent des informations sans se regarder, et d’ailleurs, Ahmed ( c’est son nom en fait ), ressemble plus à un agent du KGB à la retraite qu’un agent immobilier ( car j’en connais, des agents immobiliers, et heureusement, ils[elles] ne lui ressemblent pas ).
Bref, il fini par nous conduire dans l’appartement en question, situé juste derrière le lycée Lyautey, le lycée français de Casa, dans une petite rue encore en construction. Il est au 4ème étage, sans ascenseur comme le dit Anass à chaque fois qu’on monte les escaliers. A première vue, il a été complètement repeint, et il est bien clair : par la fenêtre, on a vue sur tous les immeubles autours et une cour intérieur avec des bananiers, plutôt pas mal. Le loyer non plus n’est pas mal : 250 € par mois, soit 125 par personne. Les interrupteurs ne sont pas fixés au mur, mais on ne va pas faire chipoter, c’est ça, ou on attend que le KGB nous propose quelque chose d’autre quand ça lui chantera ! Donc on lui dit qu’on est OK, rendez vous le lendemain avec la propriétaire, une petite vieille qui apparemment a tout l’immeuble, pour les clés. Bien sûr, pas de contrat, pas d’assurance, pas de bail, c’est plus rapide !
Le lendemain, les choses se corsent : alors qu’on comptait lui donner 300 ou 400 dirham, l’agent nous demande un mois de loyer : 2500. Et alors qu’on pensait que la petite vieille était gentille et contente de nous dépanner, elle nous demande deux mois de caution, qu’on est pas sûrs de récupérer. On a pas le choix, alors on paye, en espérant récupère les 5000 dh de caution ! Puis on rentre dans l’appart, qui en fait n’a pas d’eau chaude : l’ancien locataire a emmené le chauffe eau avec lui en partant, normal ! Quand Andélis déménagera, il faudra que je lui rappelle d’emmener l’ascenseur et le vide ordure ! Il n’y a pas de plaque de gaz non plus, ni de lumière dans ma chambre, pas d’antenne télé, et bien sûr ( mais encore pire ), pas de cafetière ! Anass a ramené deux lits de chez lui, un réfrigérateur ( qui congèle tout, même les yaourts ! ), un micro onde, et une télé, le minimum vital ! Le premier jour, je me suis même étonné d’un truc : alors que j’étais en train de fabriquer des rideaux avec ma serviette de bain et des clous dans le mur, j’ai découvert qu’il y avait des volets !
J’ai l’air de me plaindre comme ça, mais au final on s’habitue à la douche froide, et le quartier n’est pas mal : en bas, il y a une papeterie dont le patron est adorable et m’a aidé à mettre ma recharge Maroc Telecom dans mon portable, un pressing pas loin, et pas mal de petits snacks, plus ou moins accueillants. Et puis au final, il y a l’essentiel pour y vivre deux mois : quatre murs et un toit.